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Textes

Jeremy Damien ne cherche pas la facilité. En revanche il sait conduire le spectateur dans l’approche optimale d’une oeuvre dont l’abord est radical. A l’aide de protections subtiles qui font partie intégrante de ses réalisations, Jeremy Damien indique clairement où le situer. A la fois pictural et optique, il se réclame de l’abstraction minimale, sans rejeter certains apports issus d’autres disciplines comme l’architecture ou le design. Il convoque les signes lumineux, installations de néon datant des années 1950 de Lucio Fontana tout comme d’autres références plus picturales ou « matérialistes » venant du Bauhaus ou de l’Op Art sur l’illusion spatiale, dans une captation personnelle du monde extérieur.

 

Laurent Puech docteur en sciences sociales, conservateur territorial du patrimoine directeur du château d’Assas, commissaire de l’exposition

 

Extrait du catalogue de l'exposition Matière à Motif au château d'Assas 2018

J'ai le souvenir d'un tableau de Mirò vu à la fondation Maeght devant lequel j'ai eu le sentiment d’un travail encore en cours, la toile était aux trois quarts peinte de bleu, seule une surface tracée au carreau restait visible et n'était pas recouverte, on pouvait discerner quelques esquisses de motifs et s'en était resté là. Ce geste suspendu laissait apparaître les fondations d'une composition inachevée, une transparence dans la matière et le temps qui en devenait poétique dans sa faculté à révéler son inachèvement perpétuel.


J'ai retrouvé ce phénomène volontaire ou non sur certaines aquarelles de Cézanne et aussi dans le travail de peintres contemporains comme par exemple Ellsworth Kelly, Janos Ber, Martin Barré, Didier Demozay, Jérôme Dupin, des artistes qui travaillent la couleur et composent aussi avec la réserve.

 

Jeremy DAMIEN

 

 


"Mon travail trouve du sens lorsqu’un potentiel d’ouverture spatiale est généré dans la composition. Si je ne suis pas attentif à restituer cet équilibre, quelque chose, alors, s’éteint inéxorablement. Peut-être l’intérêt de peindre en lui même. Appelons cela un travail du discernement."


Extrait de l’entretien avec Emmanuel Laugier essayiste, 2014

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